dimanche 12 janvier 2014

Histoire d'une petite ville française du nord de la France : PERENCHIES



- Au 9ème siècle, notre territoire appartient au Comte de Flandre, vassal du roi de France. C'est sur un parchemin de 1101 que l’on trouve la première mention écrite de Pérenchies, orthographiée «  PENCIES ». Sur celui-ci, les revenus du domaine d'église sont attribués aux pauvres.

- En 1167, l'Ordre du Temple de Jérusalem possède des terres sur Pérenchies. D'autres terres appartiennent à des seigneurs qui en portent le nom. Le musée des Beaux-arts de Lille possède encore le monument funéraire de Pierre de Pérenchies  daté du 15ème.

- En 1344, Gilles de la Flamengherie est le premier curé catholique mentionné par écrit.

- Aux 14ème et 15ème siècle, Pérenchies est plusieurs fois détruite pour cause de guerres. Notre territoire appartient alors au Duc de Bourgogne. Au XVème siècle, la religion réformée y tient une «  école ». Au XVIème siècle, notre territoire fait partie des Pays Bas Espagnols.




Sceau de Robert de Pérenchies. 1422.
On y voit les armes du Seigneur qui deviendront les armoiries de Pérenchies










Le 26 juillet 1488.
Confirmation d'un fief sis à Radinghem acheté par Marie de Pérenchies à Jean du Vinaige (NDLR : du Vinage, sans doute), seigneur de Pérenchies

 
- Au XVIIème siècle, avec Louis XIV, nous sommes rattachés à la couronne de France. En 1713, le traité d'UTRECHT est signé par Louis XIV. Pérenchies| devient française. Vers 1603, notre village est constitué de maisons en torchis et en chaume ainsi que d'une église et d'un château. C'est un village agricole où l'on cultive les légumes et le tabac. On y trouve de nombreux vergers.

La carte de Cassini. Pérenchies porte le nom de Pérenchicourt. 1750.
- En 1789, c'est la Révolution française. Le 29 janvier 1790, Jean Baptiste VANELSLANDE devient le premier Maire de Pérenchies. En juillet 1790, les prêtres doivent prêter serment à la Nation, à la loi et au Roi. Le 20 septembre 1792, l’état civil est laïcisé. Un comité révolutionnaire existe dans le village. Il est composé de la première municipalité. Les biens de l'église sont confisqués. Le 26 avril 1799, l'église sera même vendue.




Le centre de Pérenchies au XVIIIème siècle
On y voit l'église entourée du cimetière sur l'actuelle rue du Général Leclerc (rue de Lille).
En face, une ferme qui deviendra par la suite une brasserie.
La tranchée SNCF n'existe pas encore.  



- Au début du 19ème siècle le village regroupe 151 maisons pour une population de 735 habitants. Deux moulins y sont installés ainsi que deux châteaux. Une école d'une classe est créée en 1835.



L'église et le pont à la fin du 19ème siècle. Celle-ci se trouve alors sur l'emplacement de l'actuel jardin public à l'entrée de l'actuelle rue du Général Leclerc (autrefois, rue de Lille).
On peut remarquer les maisons en toit de chaume.

- En 1836, un industriel, Monsieur LE BLAN y installe une filature et un tissage de 100 métiers pour 350 ouvriers. Le village agricole devient cité industrielle. La crise de 1848 oblige le propriétaire à vendre son usine, rachetée par la famille AGACHE. La création d'une ligne de chemin de fer qui sépare le village en deux par une tranchée, a sans doute pesé dans cette décision. La population locale est insuffisante pour alimenter le besoin d’ouvriers et on fait donc appel à la main d'œuvre belge. En 1863, la première pierre de la nouvelle église est posée. Des religieuses sont appelées afin de s'occuper  de l’éducation des enfants. Elles établiront par la suite une école privée. A la fin du  19ème siècle, Pérenchies a  3 264 habitants, des tisseurs et des fileurs qui travaillent le lin onze heures par jour sauf le dimanche. En 1891, on installe un bureau télégraphique et en 1905, la commune est éclairée au gaz. De très nombreuses associations se créent sous l’impulsion et le contrôle de la fabrique AGACHE.



L'usine Agache avant 1914. Dessin de l'architecte.


Sortie de l'usine Agache avant 1914


Trois ouvrières de la fabrique Agache avant 1914






La sortie de la messe dominicale avant 1914. Eglise saint Léger de Pérenchies (Doc SPMC)

- La guerre avec l'Allemagne est déclarée le 3 août 1914. Le 9 octobre les soldats allemands font leur entrée dans Pérenchies qui devient une base arrière pour les occupants. Elle sera régulièrement bombardée par les Anglais. Des ordres militaires  ponctuent la vie difficile des Pérenchinois. Le clocher est dynamité et en 1917 l'évacuation totale de la cité est décidée. En octobre 1918, la ville est libérée et le 11 novembre, l'Armistice met fin à cette guerre cruelle. Le bilan est lourd : 105 soldats originaires de la ville sont décédés sans compter les nombreuses victimes  civiles. La ville est pratiquement entièrement détruite.

Elle recevra «  la Croix de guerre »,  une décoration pour son courage et son sacrifice. Celle-ci figurera désormais sur son blason qui représente les anciennes armes des seigneurs de l’endroit.


Soldats allemands à la gare en 1914-1918


- C'est l'usine qui sera la première construction remise à état. Des baraquements et des cités provisoires sont installés un peu partout. Des travailleurs italiens viennent travailler à Pérenchies afin de reconstruire notre cité. La ville de Lisieux dans le Calvados devient notre marraine et nous aide à la reconstruction ainsi que la ville de Sélestat, en Alsace. La vie renaît pour un moment...

Dans les années 30, Pérenchies voit la naissance du journaliste de télévision Pierre BONTE, né rue Carnot.

- Le 3 septembre 1939, on entre en guerre contre l'Allemagne d'Adolphe Hitler. En mai 1940, la France est occupée par l'armée nazie. Les soldats français sont faits prisonniers (150 de notre ville). Les jeunes hommes sont envoyés au STO (Service du travail Obligatoire). Les femmes restées seules assurent le quotidien de la vie. Dès 1941, une résistance se met en place. Des Pérenchinois, s'y engagent au péril de leur vie et de la répression. Certains seront déportés, mourront au combat ou seront blessés. Un chantier forestier est organisé dans les Ardennes à Vendresse. Il évitera le départ de nombreux jeunes pour l'Allemagne. Pérenchies connait  à nouveau une occupation. Le 26 août 1944, un bombardement causera la mort de 5 personnes. Le 4 septembre 1944, la ville est libérée. En remerciement, la population érigera un calvaire à l'entrée de la ville le 2 septembre 1945.


Des soldats allemands défilant dans Pérenchies entre 1940 et 1944, devant le cimetière.
Les soldats se rendaient au château Villers (Lompret) où ils logeaient.





Un véhicule militaire allemand passe devant la mairie de Pérenchies entre 1940 et 1944.


Les soldats allemands qui intervenaient sur Pérenchies logeaient au château Villers à Lompret (Guerre 1939/1945).

- Depuis le 19ème siècle, l'usine a attiré plusieurs vagues migratoires (Belges, Polonais, Italiens Portugais. ...).

- A partir de 1969, plusieurs supermarchés s’installent aux environs de Pérenchies. Petit à petit, les commerces locaux ferment.

Quelques sociétés locales se développent dont l'usine de meubles DEMEYERE qui emploie 800 personnes et la société SAINT LEGER qui exploite une eau de source qui sera reprise par la suite par ROXANE et qui emploie encore 120 personnes.

Le 2 septembre 1973, est signée la charte de jumelage avec Overath.

 
Vue d'Overath avec l'église dans la vallée


Logo actuel (OV)

Ecusson historique (avec la cloche)





 En septembre 1976, on inaugure le collège JACQUES MONOD alors qu'en avril 1977, l'hôpital Saint Philibert s'installe aux portes de la ville. Le 13 février 1980, un accident sur le réseau de gaz survient. Pérenchies est déclaré sinistrée. Il n'y a pas de victimes mais des centaines d'installations sont à réparer.

Le 5 juin 1982, on inaugure la Base de loisirs du Fort,  réalisation intercommunale entre Pérenchies et Verlinghem. En avril 1989, le métro lillois arrive à Saint Philibert.

- 1991 voit la fermeture définitive de l'usine textile. Les cheminées Agache seront, par la suite, abattues. En septembre 1996, un complexe cinématographique (Kinépolis) et une zone de loisirs s’implantent à Lomme dans le voisinage de notre ville.

En mai 1998, on signe la charte du jumelage avec PIETRALUNGA en Italie.

 
Vue de Piétralunga




L'écusson de la ville historique.




Le 6 juin 1998, 900 dossiers de dommages sont déposés suite à un violent orage de grêles.

- En 2015, Danièle LEKIEN, devient le maire de Pérenchies suite à la démission de Bernard PROVO



- Après  M. Bernard PROVO 
  Né le 26 janvier 1944
  Maire de 2001 à 2015






 après M. Didier PIRA 
 Né le 21 janvier 1954, décédé le 5 avril 2007
 Maire de 1995 à 2001




et M. Roger DUTRIEZ 
Né le 23 novembre 1926, décédé le 7 octobre 2009
Maire de 1971 à 1995




Philippe JOURDAN, président de l'Association d'histoire locale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

message de formulaire